
Après avoir entendu des éloges en pagaille à propos de son roman De notre monde emporté, j’avais très envie de découvrir la plume de Christian Astolfi. La fantastique opération Masse Critique de Babelio m’en a offert l’opportunité, merci à l’équipe et au Bruit du Monde. Même si je suis passée à côté de cette lecture, la découverte de sa plume a été une révélation.
Toulon, fin des années 50. Nous suivons l’histoire d’une amitié forte entre Rose, native de Corse, et Farida, d’Algérie. Toutes deux sont venues à Toulon pour suivre leur mari, dans l’espoir d’une vie meilleure. Chaque jour, leurs retrouvailles sonnent l’heure de la liberté. Elles se reconnaissent dans leur quotidien de femmes déracinées, qui s’occupent de la maison et de leurs enfants, pendant que leurs maris partent s’échiner à l’usine. Rose découvre la vie de Farida, qui vit dans un bidonville, se rapproche de sa communauté qui tente tant bien que mal de se faire à cette nouvelle vie, si éloignée de celle d’avant. Au contact de Farida, Rose va devenir une autre, découvrir notamment qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre à lire et à écrire. Malheureusement, les horreurs de la guerre d’Algérie vont sonner le glas de ces rendez-vous volés à leur quotidien…
J’ai malheureusement eu beaucoup de difficultés à me passionner pour cette amitié, qui s’est créé et renforcée si rapidement. Elle ressemblait d’ailleurs davantage à une histoire d’amour. Ce roman m’aurait davantage intéressée si cela avait été le cas, j’aurais peut-être mieux saisi les enjeux de ces rendez-vous qui paraissaient presque interdits.
Quelques incohérences m’ont empêché de trouver totalement crédible cette histoire, à commencer par le fait que Rose soit analphabète. En effet, la narration faite à la première personne, donnait à voir une femme pour qui les mots n’étaient pas des obstacles. J’ai été extrêmement surprise d’apprendre qu’elle ne savait ni lire, ni écrire. Une narration à la 3e personne aurait, selon moi, permis plus de cohérence.
Je me réjouissais de lire un roman sur la guerre d’Algérie, mais n’ai pu entrevoir que les ombres de cet atroce conflit, les éléments historiques étant peu développés, les descriptions trop rapidement effectuées et les personnages frisant parfois la caricature.
Je m’accrochais à cette lecture, pensant que les quelques mystères soulevés par l’auteur finiraient par s’éclaircir. Là aussi, j’ai été déçue.
Un rendez-vous manqué avec une histoire donc, mais certainement pas avec un style. Je ne manquerai pas de me plonger dans d’autres romans de cet auteur.
Livre lu dans le cadre de la Masse Critique de Babelio
